Depuis que l'on m'avais enlevé, je m'étais battue, comme une folle et la seule chose qui m'avait réussi a tenir c'était l'image de Shige..Enfin de nous... Nos baisers, notre premiere fois, l'amour que je ressentais pour lui depuis toutes ces années... Qu'était-il devenu depuis ces cinq dernieres années? M'avait-il oublié? M'en voulait-il d'avoir soudainement disparu? Je n'arrêtais pas d'y penser, on devait se voir, diner ensemble et enfin essayer d'avoir un enfant.

J'étais enfin de retour à Tokyo, certes pas sans séquelles, j'avais toujours ce cocar à l'oeil, ma lèvre ouverte et mon corps..Couvert d'hématomes. Après avoir mis un pied dans la capitale j'étais rentrée chez ma mère, effrayée de revoir l'homme que j'avais abandonné involontairement. Je tremblais et rien que de penser qu'il pourrait me rejeter, m'insulter ou encore me dire qu'il ne m'aime plus me donnait des frissons.

Face à mon miroir, je considérais l'état de mon visage, et mes cheveux coupés. Quand je mis le pied dans ma chambre je m'essayais sur mon lit, prenant délicatement la photo que l'on avait pris, Shigeaki et moi dans ce parc, ce parc ou l'on s'était dit mutuellement que l'on s'aimait et que jamais on ne se séparerait. Mais le destin en décida autrement, délicatement je passais mes doigts sur le visage de celui que j'aimais. Levant les yeux au plafond afin d'éviter de laisser mes larmes se déverser sur mes joues, je l'aimais, je désirais être dans ses bras et lui dire la vérité seulement je n'arriverais jamais à reparler de tout ceci... C'était trop douloureux. Trop de sentiments, de questions, j'avais besoin de me changer les esprits, alors je sortis de la maison, marchant sous la pluie battante de la ville.

Laissant chaque goutes d'eau tomber sur moi, sur les vêtements légers que j'avais sur le dos. Je me fichais de tomber malade, tout ce que je faisais c'était de tourner sans cesse en rond près de l'appartement quand enfin je vis Shigeaki sortir sur son balcon... Alors, comme par instinct, je me cachais derrière un arbre, je l'admirais... Il était si beau et il avait à peine changé mais rien qu'à sa vue mon coeur battait la chamade comme au premier jour. Voyant qu'il rentrait, je m'adossais à l'arbre, laissant les goutes de pluie se mêler à mes larmes, je pleurais...

Inconsciemment je me rapprochais de cet immeuble, y entrant sans trop comprendre mais l'envie de le revoir était bien trop forte pour que je m'y oppose. Ruisselante, je montais mollement les marches, le coeur de plus en plus battant et mes jambes tremblantes. J'étais enfin devant sa porte, touchant du bout des doigts la porte qui me séparait de lui, de l'être cher qu'il y avait derrière celle-ci. Je fermais les yeux un moment et laissa ma main frapper sur le bois de la porte. L'envie de fuir était là mais au moment ou je voulu le faire, la porte s'ouvrit et à sa vue, je me figeais... Il était là, en face de moi...

-... Si tu savais... combien tu...m'as manqué Shige... Je suis...terriblement désolée de t'avoir abandonné...

Les larmes coulaient davantage sur mes joues et dans un élan d'amour je m'élançais dans ses bras, me fichant d'être mouillée et rejetais... Je pouvais à présent sentir son parfum mêlé a une odeur de cigarette et d'alcool..Mais je m'en fichais, je pouvais à nouveau sentir sa chaleur, son parfum, son coeur...

J'étais là, contre lui, sentant sa chaleur m'envahir et me réchauffer et mes larmes ne cessèrent de couler sur mes joues. J'avais peur...Peur d'être à nouveau séparée de lui, de ne plus jamais le revoir et de l'abandonner encore une fois. Alors quand je sentis son murmure prononçant mon nom, et ses bras se resserrer autour de moi tout en me disant que je lui avait manqué, je restais un moment dans ses bras, glissant délicatement une de mes mains dans ses cheveux et mon visage enfouie contre son cou. Je l'aimais tellement...Ces cinq années de torture affligée m'avais détruite mais je savais qu'a ses cotés j'avais des chances de pouvoir me reconstruire, tant qu'il ne me laissait plus jamais.

Doucement je m'écartais de lui afin de contempler son visage, ce visage qui avait commencé a se flouter dans mon esprit. Alors je passa délicatement mes doigts sur celui-ci, redessinant le contour de ses lèvres, caressant sa joue tout en plongeant mon regard dans le sien. Je continuais de redessiner les traits de son visage avant de m'approcher, de manière hésitante, près de ses lèvres et lui déposa un simple effleurement de lèvre afin de ne pas le brusquer et parce que ma lèvre me faisait légèrement mal... Combien de fois je m'étais imaginée cette scène dans ma tête...Mais la vivre était encore mieux, j'avais perdu tout espoir de la vivre un jour. Esquissant un sourire attristé, je le serra contre moi davantage, glissant a nouveau mes doigts dans ses cheveux, j'avais si peur de le perdre, qu'il disparaisse.

- Si tu savais tout ce que j'ai traversé pour te retrouver.... Je suis terriblement désolée de t'avoir laissé, je t'en prie pardonne-moi... Je ne peux pas vivre sans toi! Je m'en veux terriblement, je me déteste de t'avoir laissé ainsi durant toutes ces années, alors ne me lâche plus jamais, garde-moi contre toi pour toujours, Shige...je t'en prie...

Je pleurais et je n'arrivais pas a m'arrêter, je le serrais enfin contre moi et il ne m'avait pas encore repoussé. J'avais tellement de choses à lui dire, lui faire part de tout ce que j'avais traversé afin de le rejoindre, de tout ce que j'avais subit, lui dire qu'il avait été la seule personne qui l'avait aidé a tenir mais voilà... Ce sujet, je n'arrivais pas à l'aborder, c'était bien trop dur, bien trop horrible et je sais pertinemment que cela me marquera à vie. Un jour, je lui en parlerai, c'est une promesse, mais là j'en suis entièrement incapable... Alors je pris doucement son visage entre mes mains avant de lui accorder un regard amoureux et à la fois peiné. Avançant le visage du jeune homme vers le mien je me décidais enfin à l'embrasser. Je goutais à nouveau à ses lèvres, il y avait certes ce gout alcoolisé et à la fois de tabac, mais ce n'était pas ce qui m'importait à cet instant.

- Je... Je t'aime tellement si tu savais.... Dis-je en essayant d'essuyer mes larmes, je collais donc mon front contre le sien et ma main se joint à la sienne, entrelaçant mes doigts avec ceux du directeur de chant.

Je me retrouvais là, dans ses bras, ses lèvres contre les miennes et nos deux corps se cherchant et quand nos doigts s'entrelacèrent il m'avoua enfin qu'il m'aimait.. C'était si exaltant, mieux que le bienfait d'une cigarette, mieux que les effets de la drogue, mieux que le plaisir que l'on avait en faisant l'amour...Non peut être pas mais je ne saurais décrire la sensation que me procurèrent ces trois mots, si court mais qui résume si bien des sentiments...Ou qui peuvent très bien cacher un mensonge mais pour cette situation, je ne dirais pas que ce serait cela.

Un léger sourire affiché sur mon visage afin de montrer ma satisfaction, malgré ce magnifique cocar dont quelques marques de cosmétiques pourraient s'inspirer pour une nouvelle gamme de far à paupière. Après couleur "taupe" il y aurait couleur "pierre tombale" ou couleur "S.O.S femmes battues" avec une baseline de ce style: Pour toutes ces vilaines qui n'osent pas partir.... PATHETIQUE! Mais revenons au sujet principal: Shigeaki.

J'étais contre la porte d'entrée à présent, et il joignit à nouveau ses lèvres contre les miennes, passant délicatement une main sur ma taille et l'autre sur ma joue. Je répondais au baiser, savourant son gout d'éthanol et de tabac mélangé, puis son gout de désir qui me donnait tant de frissons, tant de sensations que j'avais oublié durant ces quelques années...Ces sensations qui furent balayées par le sentiment de peur, d'insécurité. C'est alors que ses lèvres glissèrent dans mon cou, provoquant ces mêmes frissons que j'avais eu en écoutant la mélodie de Mozart lors de mon premier cours de solfège.

Mes mains dans ses cheveux, comme pour m'accrocher, me tenir à quelque chose afin de me pas laisser mes jambes s'effondrer. Je me mordais doucement la lèvre, accrochant davantage mes mains à son dos, au point que celles-ci remontent le haut du jeune homme, découvrant le dos de celui-ci. Prise par un gros élan de désir, j'attrapais le visage de Shigeaki, le levant légèrement en plongeant mon regard dans le sien. Je le regardais, je me noyais dans ses yeux, je pouvais même y faire une croisière mais je n'y vis que le reflet d'une jeune femme tabassée et minablement mouillée. Comment pouvait-il me désirer alors que je ressemblais à un chien mouillé, un chien de rue que l'on hésite pas à balancer à la S.P.A?

Secouant ma tête pour chasser ces idées là, je mis mes bras autour du coup de Shige, m'accrochant à son dos. Je pris donc appuie au sol et sauta dans les bras du directeur. Mes jambes autour de sa taille, je voyais que j'étais légèrement plus élevée que lui, mais mon regard désireux, mon regard langoureux à son égard m'obligea à l'embrasser par la suite pour lui faire comprendre ce que je souhaitais à présent.

-J'aime tellement quand tu me dis que tu m'aimes... Et ce regard que tu m'adresses.... Je ne veux plus te quitter, pas même une seconde.

Mes lèvres attrapèrent sensuellement celles du jeune homme, et je laissais mes mains glisser sous le haut de celui-ci, remontant doucement ce morceau de tissu que je mis rapidement au sol pour pouvoir déposer mes lèvres sur la peau de ses épaules, de son cou et de son torse. De légers baisers papillons qui s'envolèrent à divers endroits et mes mains...elles... continuaient de parcourir le corps de Shigeaki tout en m'aidant à me tenir a lui.

Je n’avais plus cru en ce moment que je vivais ; le retour d’Ai n’avait été qu’une idée, un rêve auquel je n’osais plus croire depuis quelques temps. Pourtant, alors qu’elle m’embrassait, là , son retour était démythifié. Elle était là, réelle, vivante, présente en chair et en os alors qu’elle aurait pu n’être qu’un simple souvenir… Elle n’était pas le mirage que j’avais souvent croisé en rêves, cette illusion que j’avais si souvent effleurée avant de la voir tomber en poussières… Elle était fidèle au souvenir que j’avais gardé d’elle et, désormais, je pouvais la toucher à nouveau… Lui dire je t’aime pour qu’elle l’entende.

Je fermai les yeux tandis qu’Ai passait ses mains dans mes cheveux, je l’embrassai encore et encore dans le cou, profitant de cette chaleur et de cette douceur que j’avais retrouvées après une si longue attente. Pourtant, je n’étais qu’à moitié conscient de ce que je faisais, ou peut-être au trois-quarts car l’alcool ne m’avait pas encore enlevé totalement cette nuit… Je frissonnai au contact des mains froides de la jeune femme sur mon dos ; ce contact était plaisant… Il me rappelait à quel point elle était réelle… à quel point elle m’avait manquée durant son absence.

Mon regard plongé dans celui d’Ai, je la contemplai pendant quelques instants. Sa beauté n’avait rien d’éphémère, à l’inverse des blessures qui se trouvaient sur son visage en cet instant. Pour cette raison, je m’approchai d’elle, l’embrassant à nouveau pendant quelques secondes quand elle s’accrocha à lui et sauta dans ses bras. J’avais envie d’elle, réellement, et l’alcool m’aidait bien évidemment à montrer ce côté de moi, même si tout n’aurait pas été pareil dans ces retrouvailles…

« Alors ne me quitte plus jamais… » dis-je en fermant les yeux tout juste avant qu’elle m’embrasse à nouveau.

Je laissai ses mains glisser sous mon haut, gardant mes yeux fermés. Je n’opposai ensuite aucune résistance quand elle m’ôta le vêtement, souriant simplement tandis qu’elle embrassait mes épaules, mon cou et mon torse. Je la laissai faire sans rien dire avant de l’embrasser à nouveau dans le cou, aspirant légèrement sa peau afin de laisser une marque elle, puis je la décollai un peu de la porte, la portant toujours.

Je l’emmenai alors un peu plus loin dans l’appartement plus exactement, avant de la mener jusqu’à ma chambre où je la déposai sur le lit, me plaçant sur elle avant de l’embrasser à nouveau. Je descendis sans trop me poser de question jusqu’à son cou, embrassant à plusieurs reprises la marque que j’avais faite sur sa peau et, après quelques secondes, je vins caresser son ventre sous le haut qu’elle portait, remontant un peu vers le haut de son ventre, l’embrassant langoureusement et amoureusement à la voix.

« Tu m’as tellement manqué Ai… »

Sentant ses mains me soutenir et sa voix me dire de ne plus le quitter, je pu sentir mon corps frissonner d'un désir ardant. J'embrassais son torse, a present dénudé et sentit ses lèvres se poser sur la peau de mon cou, y laissant une petite marque qui faisait si contraste avec les autres... Alors je lui souris, bêtement, tout en collant mon front contre le sien pendant qu'il me décollait de la porte pour m'allonger sur son lit quelques secondes après.

Allongée, je le regarder, là face à moi, le torse nu, et je sentais cette chaleur ardante m'envahir comme autre fois quand nous nous apprêtions à faire ces choses là. Je sentais comme des papillons dans mon ventre et mes mains tremblaient légèrement, mon coeur me brulait intensément mais je trouvais tout ceci si agréable... Alors quand il s'allongea sur moi, je m'empressais de joindre mes lèvres aux siennes. Puis je le laissais embrasser le suçon qu'il m'avait fait précédemment, sentant par la même occasion sa main caresser la peau de mon ventre puis ce qu'il se trouvait plus haut, ce qui me fit frémir avant d'être interrompue par un nouveau baiser qui se voyait langoureux cette fois-ci.. Baiser auquel je répondis volontiers et je souris quand j'entendis que je lui avais manqué.. Lui aussi si il savait.. Sentir a nouveau son corps contre le mien, pouvoir me sentir a nouveau en sécurité dans ses bras, cinq ans... depuis cinq ans j'en rêvais...

Un sourire sur les lèvres, je le fit basculer sous moi et je m'installais confortablement à califourchon sur lui, passant doucement mes mains sur les traits de son torse. Ma respiration devenait de plus en plus haletante et mon corps de plus en plus désireux.. J'allais exploser! Mes mains tremblantes descendirent doucement et sensuellement vers le pantalon du jeune homme, où je défis la ceinture de celui-ci, joignant nos lèvres je voulus me débarrasser de mes vêtements superflus quand je repensais à mon corps plein d'hématomes...Ne ferait-ils pas fuir Shigeaki? Je restais là...hésitante...Puis j'osais, j'hotais mon haut, laissant apparaitre mon soutien-gorge et ces bleus qui recouvrait mon ventre, mon dos et mes hanches. Automatiquement mon regard se déposait sur le sol et j'essayais, avec mes mains de cacher ce que je pouvais cacher.

- N'aies pas peur...Dis je dans un rire nerveux. Ca va aller, je n'ai presque plus mal...Et je sais que toi tu ne me feras jamais mal...Parce que tu es l'homme de ma vie!

Un sourire triste sur le visage, j'allais me blottir contre lui, l'embrassant dans le cou à plusieurs reprises, glissant par la même occasion mon buste dénudé contre le sien. Je pouvais à nouveau sentir sa chaleur corporelle contre ma peau, alors je laissais mes mains se débarrasser du pantalon de l'ex Karuta et celles-ci plaquer celles du jeune homme contre le matelas, comme si il ne devait pas bouger, comme si il devait s'y résoudre. Doucement, mes doigts s'entrelacèrent avec les siens et mes lèvres se déposèrent sur son front, continuant leur chemin sur son nez, puis sa joue pour finir sur ses lèvres que j'embrassais avec hardeur.

Continuellement, je répétais contre son oreille que je l'aimais, comme si je cherchais à le rassurer, à lui prouver que j'étais là, que j'étais réelle. Je voulais revivre nos folles nuits d'antan, qu'il n'ait plus peur de me blesser ou de me perdre. Je souhaite juste que l'on redevienne Ai et Shigeaki, ce couple si heureux et si fusionnel que l'on était avant... Juste ça, pour ce soir... et sans m'en rendre compte je finis ma pensée a voix haute...

-Je t'en prie Shige...Dis je d'une voix envieuse.

Je ne pouvais pas m’empêcher de désirer Ai. L’alcool, les sentiments que j’avais pour elle, ce manque qui m’habitait depuis des années maintenant… Tout m’empêchait d’être lucide et réfléchi dans mes actes. Je ne pensais pas au soutien moral que j’aurais pu lui donner, celui dont elle aurait pu avoir besoin. Tout ce qui habitait mon esprit, c’était ce désir de l’avoir contre moi, de la sentir et de l’embrasser, de ne faire qu’un avec celle qui m’avait manqué pendant si longtemps… Pourquoi m’avait-elle été enlevée ? Pourquoi cette absence avait-elle était si douloureuse ? N’était ce que mes sentiments pour elle ou la peur d’avoir été abandonné, une fois de plus ? J’avais eu peur qu’elle se soit jouée de moi mais, à côté de la crainte de ne plus jamais la revoir, cette première ne valait rien.

Je la laissai renverser la situation, profitant de ses caresses sur mon torse et je n’eus aucune réaction négative quand elle vint défaire ma ceinture. Je l’embrassai toujours plus, profitant de cette présence que j’avais enfin retrouvée et, quand elle ôta son haut, je ne prêtai qu’à moitié attention aux hématomes qu’elle avait sur le corps. Je n’étais pas là pour cela et je n’y pensais pas. J’étais ivre, désireux, et cela m’empêchait de prêter attention aux marques qu’elle avait sur le corps.

Je ne répondis rien à sa déclaration, la laissant venir contre moi tout en venant caresser son dos du bout de mes doigts. L’alcool ne m’aidait pas à me gérer, bien au contraire. Les yeux fermés, je la laissai m’embrasser dans le cou et descendre, cela jusqu’à ce qu’elle revienne m’embrasser sur les lèvres. Je l’écoutai inlassablement répéter qu’elle m’aimait et, intérieurement, j’avais l’impression d’être au cœur d’un rêve… Un rêve dans lequel ma petite amie était revenue après des années, un rêve où je la voyais à nouveau après si longtemps.

Quand elle m’adressa la parole à nouveau, je levai les yeux vers elle, souriant un peu. Je n’étais pas totalement moi-même à cause de l’alcool, mais je savais précisément ce que je désirais en cet instant. Aussi, je la fis rouler sur le côté avant de l’embrasser à nouveau dans le cou, remontant vers ses lèvres tandis que je descendais les mains vers son pantalon afin de l’en défaire. Je caressai un peu ses cuisses et me collai un peu contre elle tandis que je reprenais mes baisers.

J’étais si loin de l’homme que j’étais à mes vingt-trois ans… L’homme que j’étais quand tout allait encore bien, quand je n’étais pas détruit par les évènements qui s’étaient produits… Me dire que tout allait être différent désormais était une véritable épreuve. Je n’étais plus le docteur, ni même le Karuta que j’avais été… J’avais gardé ma loyauté, ma fidélité et ces autres valeurs de base, mais je les avais enfermées dans une boîte… Bien cachée, au fond de moi… L’ancien Shigeaki, celui qui aurait voulu trouver une solution à chaque problème, avait fini par se préoccuper des siens et uniquement d’eux…

J’étais sur Shigeaki, en train d’assouvir le désir de mon petit ami, et, par la même occasion le mien. Glissant délicatement mes lèvres sur sa peau pendant que mes mains scrutaient chaque pore, chaque trait du torse de celui-ci. Je ne pensais même plus à ce que j’avais subi durant cinq ans, je ne pensais qu’à lui et pour tout vous dire : c’était bien la première fois depuis mon retour que je sentais mon esprit si apaisé.

Soudainement, le directeur retourna la situation dans laquelle nous étions et je me retrouvais à nouveau sous lui. Ses lèvres faisaient frissonner ma peau tandis que ses mains m’hottaient de mon pantalon qui devenait de plus en plus superflu, alors que je sentis ses mains caresser mes cuisses et ses baisers, mon souffle se saccadait et mon envie de lui, de faire l’amour avec lui augmentait. Mes doigts glissèrent le long de son buste jusqu’à son boxer dont je me débarrassais aussi vite qu’il l’avait fait avec mon pantalon.

A présent nous étions enfin l’un contre l’autre comme il se devait dans un couple durant cet acte, et, toujours en sentant les lèvres de mon cher et tendre contre mon cou, j’eus un sursaut en entend mon portable vibrer à coté de nous. Le mot « maman » qui s’afficher sur l’écran me figeais sur place…Elle ne savait pas que j’étais partie et que j'étais retournée auprès de Shigeaki. Elle pensait, tout comme moi, qu'il était passé a autre chose, mais nous avions tort... Je sentais qu'il y avait toujours cet amour en lui. Alors d'un geste furtif je saisie mon téléphone, laissant le jeune homme faire ce dont il avait envie et je jetais l'objet que je tenais à travers la pièce afin de ne plus être dérangée.

Après ceci, j'esquissais un sourire désireux à mon petit ami avant de l'embrasser d'une façon que je n'avais jamais osée auparavant. Je ne supportais plus la chaleur qui m'envahissait, j'avais envie qu'il me l’hôte au plus vite et que tout redevienne comme avant. Je voulais sincèrement passer la nuit dans ses bras, me sentir contre lui à nouveau et revivre nos moments à nous, rien qu'à nous où il me murmurait qu'il m'aimait et qu'il me le faisait sentir. Approchant mes lèvres de son oreille, je lui soufflais sensuellement:

- J'ai envie de toi....

Sans gêne, ni même sans me poser de question, je me laissais aller et puis, Shigeaki me connaissait si bien depuis le temps, donc inutile de me poser des questions et de faire des manières avec lui... J'étais à lui, il était à moi et rien ne changerait cela...

Pendant des années mon corps avait été en manque de celui d’Ai. Pendant des années elle m’avait manqué, physiquement et psychologiquement. Les retrouvailles étaient, de ce fait, aussi surprenantes qu’agréables à mes yeux. Si l’alcool n’avait pas été présent, sans doute n’aurais-je pas agi de la même manière envers elle. Peut-être aurais-je simplement salué cette femme que j’aimais tant et opté pour un comportement plus en retrait, bien moins proche d’elle, bien plus craintif à l’idée de la blesser ou de lui faire du mal. C’était, en quelques sortes, une chance pour nous deux, que j’aie été légèrement imbibé à ce moment là.

Sans un mot, je laissai Ai caresser mon torse et mon corps sans prononcer un mot. Je la laissai faire pendant quelques secondes, profitant de chacun de ses gestes, car elle savait si bien les faire et me donner envie de l’avoir contre moi encore plus… Elle était unique, je le savais, et je n’avais cessé de la penser irremplaçable quand elle avait été enlevée, alors il allait sans dire que je l’aimais et que je voulais la protéger désormais, mais il était clair que ce n’était actuellement pas le premier de mes projets…

Plus vite que je l’imaginais, nous nous étions retrouvés à moitié dénudés, puis totalement nus l’un contre l’autre. Un léger sourire fit apparition sur mon visage tandis que je venais l’embrasser dans le cou, encore et encore. J’étais tellement heureux de la retrouver, tellement occupé à profiter de sa présence à mes côtés que, lorsque la jeune femme envoya son téléphone à l’autre bout de la chambre, je n’y prêtais que bien peu d’attention. Sa présence importait bien plus que le reste… Elle était revenue, elle était revenue vers moi… Elle était à moi. J’étais prêt à n’importe quoi pour la protéger des personnes qui voudraient lui faire du mal à l’avenir, car je n’avais aucune envie de la voir disparaître à nouveau : cela m’aurait fait bien trop de mal pour que j’admette cette possibilité. Comme si être un pantin brisé n’était pas suffisant.

Sans un mot à propos de son geste, je vins donc poser mes mains sur la taille de celle que j’aimais, mes lèvres se posant encore et encore dans son cou, sur ses joues et ses lèvres tandis que je caressais sa peau du bout de mes doigts. J’avais comme l’envie de lui prouver qu’elle était en sécurité, que j’étais là… J’avais tellement envie de lui faire comprendre qu’elle m’appartenait, qu’elle n’avait plus à craindre la venue de ceux qui avaient osé lui faire du mal… Malheureusement, je ne pouvais pas le faire avec des mots, car j’étais ivre et désireux, car nous n’étions pas réellement dans une situation propice aux paroles. Heureusement, il restait de nombreux autres moyens de lui montrer tout cela.

Les mots qu’Ai prononça à mon oreille, quelques instants plus tard, furent le signal qu’il me manquait, le déclencheur dont j’avais encore besoin pour réellement me défaire de ce moi sobre qui subsistait. Je fermai les yeux pendant quelques secondes, venant l’embrasser à nouveau dans le cou à plusieurs reprises. J’avais tellement envie d’elle. Je bouillais de désir tant je voulais l’avoir contre moi, la posséder et l’aimer, encore et toujours. Je vins chercher ses lèvres pour un baiser passionné et un peu plus long que ceux que nous avions partagé jusqu’alors.

Sans un mot, je vins un peu plus proche d’elle avant de prendre possession d’elle. Je l’aimais tellement, je la désirais tant. J’étais tellement heureux de l’avoir retrouvée, d’être avec elle, qu’elle m’appartienne. J’aurais pu passer des heures avec elle rien que pour être sûr qu’elle n’aurait rien de grave… En cet instant, j’oubliais tout. Mes problèmes, les siens, les choses qui avaient pu m’arriver ou lui arriver durant ces longues années… Il n’y avait qu’elle et moi dans cette pièce en train de partager notre amour. Aussi, après un court moment, je commençai à bouger contre elle, profitant de sa présence en essayant de lui faire sentir la mienne comme je le pouvais. Je voulais qu’elle sache qu’elle était tout pour moi.