HEY DARLING, I'M BACK

▽ I remember when we broke up the first time saying this is it, I've had enough, 'cause like we haven't seen each other in a month. When you, said you, needed space, what? Then you come around again and say ; baby, I miss you and I swear I'm gonna change, trust me, remember how that lasted for a day. I say, I hate you, we break up, you call me, I love you.

Il était temps de relativiser, de respirer pleinement un autre que celui puant de Tokyo. Oui, il était vraiment le moment pour Kamenashi de s’éclipser de tout cet amas de péripéties depuis qu’il était entré dans la Karuta Talent School. Certes elle était prestigieuse mais elle en résultait aussi des désavantages comme la retrouvaille de son ex petit-ami, Tanaka Koki et un Noël qui avait commencé vraiment désastreux. Seulement le plus important avait été réglé, son copain avait décidé de faire une trêve à ce remue-ménage bien engagé. Kazuya sourit et partit dans le salon et embrassa les cheveux de ce dernier qui était assis sur le canapé. Il avait encore quelques affaires chez Toru et donc avant son départ il avait décidé de venir prendre ce qu’il restait pour compléter sa valise pour son voyage en solo. Hayashi Toru ne partait évidemment pas avec lui, se noyant dans la pille de travail à achever avant une date précise. Corrompant donc toute excursion amoureuse, Kazuya n’avait pas pris la nouvelle comme un échec. Car oui, il re-la-ti-vi-sait. Et cette Mitsuki ? Disparue ! Oui, il l’avait enterré dans ses pensées les plus sombres et censurait chacune des phrases avec cette pimbêche. Il en avait oublié son nom de temps en temps, surtout quand Toru se mettait à l’appeler pour tel ou tel affaire pour le travail. Tranquillement, Toru se retourna lentement vers son amant et le contempla fermer sa valise avec peine. Dans un rire il se leva et vint l’aider avec bravoure.

— Pendant combien de temps tu t’enfuis sans moi ? Demanda-t-il dans un doux rire.
— Hm, une semaine. J’ai vraiment besoin de penser à autre chose et te savoir au travail avec mademoiselle la chaudasse ne m’aide pas du tout à aller mieux.

Toru ne répondit évidemment rien du tout, se contentant de sourire avant de se redresser et de laisser Kazuya l’embrasser doucement. Finalement, Kamenashi avait bien trouvé son partenaire et n’avait aucunement envie de rompre avec. Aah, ce que les choses avaient si rapidement avancés mais dans le bon sens du terme. Rapidement, Kazuya termina toutes ses petites préparations et se tourna vers la porte d’entrée. Il fit quelques pas avant de se chausser et d’enfiler son manteau. Ce fut tendrement et très amoureusement que Kazuya tira sur le col de son copain, le favorisant à approcher et l’embrassa fougueusement avant de se décoller de lui et de le saluer plus cordialement. Enfin, il quitta l’appartement et héla un taxi et rentra rapidement dedans tout en donnant le papier où était inscrit l’adresse de la source chaude.

Il avait bien entendu les sources chaudes pour profiter littéralement d’un autre aire et d’y faire d’autres découvertes. Sinon, il était bon pour visiter la campagne et seul ce n’était pas non plus recommandé pour les nouveaux relativistes tels que Kazuya. Quelques heures plus tard, ce dernier arriva enfin à bon port et remercia gaiement le conducteur en sortant de son véhicule. L’homme l’aida à sortir sa valise et un autre sac de voyage du coffre avec un large sourire et lui souhaita un agréable séjour auprès de cette auberge. Il y comptait bien après tout il était décidemment venu ici pour s’y plaire et apprécier les moindres minutes passées ici. Dans un grand sourire pleins de bonnes résolutions, Kazuya tira sa valise à côté de lui et remonta la hanse de son sac de son autre épaule. Gaiement il marcha jusqu’à l’accueil et les portes automatiques s’ouvrirent par la magie de la bonne humeur et de l’élégance. Dans son revêtement d’homme nouveau et heureux, Kazuya arriva devant le bureau posant son porte-monnaie sur le marbre magnifique de cet accueil. La jeune femme répondit à son sourire et tendit une clé magnétique à l’entende du nom de la réservation.

— Vous m'envoyez heureuse d’avoir accepté ! Sans réponse de votre part j’aurais, bien sûr annulé votre réservation . Dit-elle avec toujours son large sourire.

Kazuya écarquilla les yeux. Quoi ? Que disait-elle tout d’un coup ? Elle était bête ou elle prenait des cours particulier. Enfin, Kazuya lui répondit par un doux sourire seulement elle continua encore son approche étrange et révéla alors qu’elle aurait eu du mal à donner cette chambre pour deux. Quoi ? Pour deux ? Toru avait fait la surprise de venir lui aussi ? Ouuuh, voilà qui était bien intéressant, tout en se frottant les mains il attendit à nouveau les informations que dévoilé cette jeune femme au sourire greffé aux lèvres. Elle engendra alors sur le fait que la chambre de Kazuya aurait une deuxième personne, effectivement mais que c’était un inconnu. Le mot inconnu se répétait dans son crâne jusqu’à ce qu’il eut la révélation de sa vie. Oui, il avait bien compris. Il allait partager sa chambre avec quelqu’un d’autre et qui plus est un parfait inconnu. Enfin, il espérait tout de même que ce dernier aurait annulé sa réservation de peur de tomber sur un détraqué mental. Qu’avait-il fait là ?! Pourquoi n’avait-il pas lu attentivement le mail envoyé lors de la réservation ?! Ah oui… Parce que Toru l’avait distrait avec…

— Ah bonjour monsieur Akanishi ! Merci d’avoir accepté nos sources chaudes !

La voix stridente résonna à nouveau cette fois avec un nom familier. Kazuya releva la tête vers la jeune femme très enjouée et suivit son bras qui tendait la même carte magnétique vers la silhouette à côté de lui. Lentement, Kazuya se tourna vers cette personne et écarquilla les yeux faisant même presque tomber toutes ses valises. Quoi ?! Akanishi Jin était là ?! C’était bien lui ?! Bordel mais on le stalker ou quoi ?! Kazuya soupira levant discrètement les yeux au ciel, l’implorant même en lui demandant pourquoi s’acharnait-il toujours sur lui. N’y avait-il donc aucune brebis éggarrée dans le coin ?! C’était à se demander. Enfin… Kazuya accepta en haussant les épaules et eut une scrupuleuse idée ; et pourquoi ne pas en profiter pleinement de ce voyage aux sources chaudes, hein ? Dans un large sourire, Kazuya se tourna vers Akanishi et inclina joyeusement sa tête sur le côté tentant de se rendre le plus mignon possible.

— Akanishiiiiiiiiii comme je suis content de te revoir après cinq ans de calme plein, tu me fuis ou quoi ? Oh mon dieu suis-je ton pire cauchemar ?! Demanda-t-il faisant résonner vulgairement son rire dans l’enceinte du hall.

La jeune femme s’empressa elle aussi de déclarer que la chambre allait être partagé par eux deux et Kazuya ne fut que ravi de cette nouvelle.

— Eh bien ne reste pas de marbre, je sais que je suis super attirant mais Kamenashi x Akanishi c’est fini, non ? Alors pas de gêne entre nous s’il te plait. Annonça-t-il en s’inclinant poliment, Ah et porte mes affaires s’il te plait. Je suis toujours aussi frêle et tout mignon pour porter ces trucs qui pèse cinq tonnes… Je vais avoir mal au dos à force et c’est mauvais pour mon image.

Aussitôt sa phrase achevée, Kazuya jeta ses affaires vers Akanishi et d’un regard insistant il fit de léger mouvement avec son menton l’incitant à porter tout ça. Aller, il était temps de rire de ce merveilleux moment qui s’offrait à lui ; il fallait re-la-ti-vi-ser.

(c) AMIANTE

HEY DARLING, I'M BACK

▽ Give a little time to me, or burn this out. We’ll play hide and seek to turn this around, And all I want is the taste that your lips allow.

Jin referma sa valise, jeta un coup d’œil à sa montre et soupira de soulagement. Il avait été mis en retard par quelques problèmes administratifs dans sa section, mais il avait pu boucler ses bagages cinq minutes avant que le taxi n’arrive. Le temps exact qu’il lui fallait pour descendre jusqu’au pas de l’immeuble. Il s’étira rapidement et grimaça lorsqu’il jeta un coup d’œil à son reflet dans le miroir : comme il n’avait pas le temps de se changer, il allait devoir garder son costume noir qu’il utilisait pour le travail. Le Roi haussa les épaules après quelques instants. Et bien tant pis ! Il prit sa valise et se dépécha de sortir de son appartement, qu’il ferma à double tour avant de mettre soigneusement ses clés dans sa poche. Il s’engouffra alors à l’extérieur et s’avança vers le taxi, débutant ainsi sa longue route vers les sources thermales.

Il avait prévenu tous les Karuta de son départ pour qu’il puisse s’organiser sans lui. Sans doute l’avait-il maudit de délester son travail pendant une semaine… Mais l’Akanishi en avait bien besoin. Il était fatigué, voir lassé de traiter à longueur de temps de la paperasse, puisque oui, en ce moment, c’était pratiquement que ça. L’administration, l’administration. Rien de bien passionnant. Il regretterait presque ses années étudiantes. C’était d’ailleurs ça qui l’avait motivé à partir se ressourcer : puisqu’il ne pouvait pas s’amuser à la Karuta Talent School, il irait ailleurs ! Son seul regret, c’est qu’il n’y avait pas Ryo avec lui. Ce traître avait refusé de l’accompagner, puisqu’il devait s’occuper de Megumi. Certes, sa fille était adorable et Jin était le premier à gagatiser devant elle, mais bon… Il voulait aussi profiter de son meilleur ami. Un sourire presque vicieux s’afficha sur ses lèvres. Ca semblait se corser, avec Erika. Oh, les prochaines semaines allaient être très intéressantes…

Ce fut le chauffeur qui troubla son réveil en lui annonçant qu’il était arrivé à destination. Légèrement surpris d’avoir piqué un somme, il remercia le vieil homme et lui offrit un généreux pourboire avant de prendre ses bagages et entrer dans l’auberge. Ah, les portes du paradis s’ouvraient pour le laisser passer. Une semaine à se détendre, loin des tracas, loin de tout ce qui pouvait le ramener au travail, loin de tout ce qu’il pouvait connaître, en fait ! Le jeune Directeur s’approcha de la demoiselle à l’accueil, un franc sourire aux lèvres alors qu’il attrapait la clé magnétique. Ah, c’est vrai, maintenant qu’il y pensait… Il se souvenait du mail des sources chaudes, et il avait accepté, de bonne humeur ce jour-là. Après tout, peut-être pourrait-il se lier d’amitié avec son colocataire ? Il espérait que ce soit une jolie jeune femme, mais c’était sans doute rêver. Quoique… l’hôtesse était plutôt mignonne dans son genre, et sympathique en prime ! Plus tard, il devrait aller la voir.


— Alors, où est mon « colocataire » ? demanda-t-il poliment.
— Akanishiiiiiiiiii comme je suis content de te revoir après cinq ans de calme plein, tu me fuis ou quoi ? Oh mon dieu suis-je ton pire cauchemar ?!


C’était une voix trop familière pour être celle d’un inconnu. Avec horreur, il découvrit un magnifique Kamenashi Kazuya, posté devant lui. Ses yeux s’agrandirent de surprise et il manqua de s’étouffer en l’apercevant. M-Mais… Mais que faisait-il là, bon sang ?! Lui, l’homme qu’il fuyait depuis des années, qui l’avait longtemps hanté. Lui, le premier homme dont il était tombé amoureux. Oui, il le fuyait. Oui, il avait peur. Peur de ce subtile battement trop rapide de son cœur, effrayé par sa respiration qui s’emballait. Il tenta de se calmer, serrant les poings pour ne pas trahir oralement sa nervosité.
D’ailleurs, il crut défaillir lorsque la jeune femme lui avoua qu’ils partageaient la même chambre. Il cligna bêtement plusieurs fois des yeux, ahuri, et se dit dans une dernière pensée désespérée : Cette fois, c’en est fini de toi, Jin. L’Enfer est à ta porte.
« super attirant », ça, il ne pouvait le nier, se dis-il lorsqu’il prit la peine de regarder plus minutieusement le jeune homme. Les années avaient passées, et il était plus resplendissant que jamais. Il le trouvait déjà mignon à la Tokyo University, mais là… Il était beau, plus que beau. Pas étonnant qu’il ait été retenu en section mannequinat. Oui, surprise, Jin connaissait son parcours ! C’était d’ailleurs grâce à ça qu’il avait réussi à l’éviter pendant tout ce temps-là ! Le Roi se sentit honteux de ressentir un désir naissant envers le garçon. Non, il n’allait pas refaire les mêmes erreurs ! Pas cette fois, il se l’était promis, il l’avait promis à Koki. Mais… Ce n’était plus son petit-ami, alors il ne faisait rien de mal, si ?


— Ah et porte mes affaires s’il te plait.
— Pardon ?


Le charme fut soudainement rompu. Pour qui se prenait-il ? Fronçant les sourcils, il arrêta Kazuya dans ses délires et claqua sa langue contre son palais, agacé. Un sourire forcé s’afficha sur ses lèvres.


— Hm, excuse-moi mais, tu dois bien te douter que je ne suis pas devenu porteur de bagages en cinq ans. Alors tu portes ta valise, parce que moi je ne le ferai pas.


Jin prit son propre bagage et fit un magnifique sourire purement commercial à la jeune femme – il était doué à ce petit jeu, après tout avec ces rapaces de journalistes, il fallait sourire en toute circonstance !


— Ne vous proposez surtout pas de l’aider. Il a grand besoin d’exercice pour son futur métier !


Il regarda un instant le jeune Kamenashi et soupira un instant avant de lui prendre plutôt abruptement son sac en bandoulière qu’il jeta négligemment sur son épaule avant de partir en direction de leur nouvelle chambre. Il lui avait finalement pris un bagage. Mais, pensa-t-il avec sadisme, il devrait quand même porter son énorme valise !
Jin passa sa clé magnétique et ouvrit la porte, déposant avec un énorme plaisir ses affaires au sol. Il observa alors la pièce. Les couleurs étaient claires, chaleureuses ; il glissa sa main le long d’une commode, qu’il devinait faite en ébène, et s’approcha du lit. Spacieux, moelleux, il y avait tout pour passer de merveilleuses nuits…

Il tiqua pourtant bien vite. Il n’y avait qu’un lit dans cette chambre. Cela ne voulait dire qu’une chose, pensa-t-il avec frayeur.


— On va partagez le même lit, souffla-t-il dans un gémissement de désespoir.


Il n’allait pas finir la semaine.

(c) AMIANTE

HEY DARLING, I'M BACK

▽ But it hurts when I think when I let it sink in, it’s all over me. I’m lying here in the dark, watching you sleep, it hurts a lot and all I know is you’ve got to give me everything. Nothing less cause, you know I give you all of me

En voilà une bonne nouvelle ! Akanishi Jin, l’ancien roi de l’université prestigieuse de Tokyo avait mûrit ! Il était temps tout de même, cinq ans étaient passés et s’il n’avait pas bougé d’un choya Kazuya aurait pensé que c’était un con fini. Mais il n’en était pas ! Alors, ce fut réjouit –en plus de constater qu’une de ses valises était portée par Akanishi- qu’il avança derrière lui observant son dos avec plusieurs idées en tête. Première option ; faire passer à Jin un merveilleux séjour ironique. Mais cela serait crapuleux et dénoué de maturité. Deuxième option ; il faire avaler doucement la pilule du « j’ai rompu avec Koki, je vais te cacher tranquillement que j’ai un copain pour te faire succomber et ensuite te jeter. » Non… ça aussi c’était du domaine infantile. Haussant doucement les épaules, Kazuya ne trouva qu’autres moyens de se résigner à toutes ces belles options bien tentatrices et de laisser vaquer le hasard durant ce séjour. Une semaine était quand même un délai propice à un destin bien cocasse. Bien qu’il ait juré vouloir passer un séjour aux sources chaudes très calme, Kazuya ne voyait d’aucun inconvénient que Jin vienne s’immiscer dans son chemin vers l’harmonie de la tranquillité. Néanmoins, le destin en aurait décidé autrement lorsque les mots d’Akanishi sortirent spontanément et dans un gémissement de tristesse.

— On va partager le même lit.
— Eh ? Fut-il capable de dire posant violemment son sac à terre.

Ils dormiraient… Ensemble ? Kazuya ne se souvenait même plus de comment ils pouvaient dormir ensemble. En fait, ils ne dormaient pas du tout ! Secouant sa tête vivement de gauche à droite, il sourit cachant son stresse que tout dérape et avança vers Jin lui tapant les côtes avec son coude. D’un regard narquois, il retira vivement son gilet montrant parfaitement un profond dédain auprès de cette information. Et puis, ils étaient contraints à dormir ensemble il était donc inutile de trouver autre option car aucune ne montrait le bout de son nez. C’était aussi cela, la fatalité. Kazuya soupira discrètement et s’allongea de tout son long dans le lit et se tourna afin de voir l’attitude que véhiculé Jin. Le pauvre, lui qui aurait tellement voulu avoir un lit supplémentaire. La déception se lisait sur son visage horriblement attirant. Kazuya rit légèrement avant de tapoter la place à côté de lui et dans un sourire aguicheur il affronta le regard de son ex petit-ami.

— Eh bien alors ? Tu n’es pas content ? On va enfin pouvoir dormir ensemble toi qui l’avait tant souhaité dans ce love hotel il y’a cinq ans.

Cruel. Il était tout bonnement cruel. A croire qu’il avait pris des cours intensif dans le but d’être le plus mauvais à souhait. Kazuya ne désira même pas se redresser afin d’avoir une discussion plus « normale » et surtout dans une position dite « adéquate à la discussion » tellement l’image du roi en face de lui était hilarante. De plus, il y’avait les sources chaudes à exploiter ; Kazuya n’était pas venu là seulement pour profiter du confort de la chambre et des exploits culinaires que faisait preuve l’auberge ! Et évidemment, il ne comptait pas aller tout seul. Bien entendu, il comptait sur la présence de Jin pour pimenter ce séjour ! Finalement, ces quelques jours de congés improvisés n’étaient vraiment pas mal du tout. Kazuya se redressa légèrement et s’approcha de Jin. Toujours sur le lit, il attrapa le col de ce dernier et, une fois sur ses genoux, il termina le mouvement de sa tête à une infime distance de la sienne.

— On a mûrit, monsieur le directeur ne soyez pas timide voyons. Je ne suis qu’un simple étudiant cherchant à apprécier son séjour ici. Minauda-t-il en tirant une moue faussement triste, J’ai payé cher après tout et puis ça me fait plaisir de vous revoir.

Un dernier sourire et Kazuya sauta hors du lit. Il jeta sa ceinture et regarda Jin l’air incrédule ; comme si c’était normal d’enlever un vêtement devant un ex ! Son sourire s’agrandit au fur et à mesure qu’il émergeait une nouvelle idée. Effectivement, il avait décidé d’être assez mesquin. Au diable le Kazuya gentil et qui acceptait tout venant du roi !

— On va voir les sources chaudes ou il faut que ça soit moi qui te déshabille ?

Demanda-t-il avant de rire et de s’éclipser dans la salle de bain. Là, il se déshabilla rapidement entourant simplement une serviette autour de sa taille chétive et ouvrit dans un grand fracas la porte. Observant ainsi qu’Akanishi n’était toujours pas prêt, il le tira dans la salle de bain en se munissant d’une serviette et le poussa dedans. Ses dents vinrent mordiller nerveusement sa lèvre inférieure alors qu’il reluquer ouvertement Jin enfoncé dans la salle de bain. C’était aussi tout à fait normal, pour lui, de se retrouver dans ce genre de situation.

— Sérieusement je vais te retirer tes vêtements là. On aura pas assez de places sinon !

Le temps était à présent compté et Kazuya était bien résigné à ne pas en perdre une seule seconde. C’est alors qu’il avança dangereusement vers Jin et lui retira son haut, analysant joyeusement que son ex petit-ami n’avait pas laissé sa main contrôler son rythme de nutrition et qu’au lieu de ça, il avait bien prit des muscles.

— Jolis muscles au passage, informa-t-il en pointant du doigt les tablettes bien visible de Jin, mais bref, continuons le déshabillage !

Et subitement, il posa ses mains à la ceinture de Jin.

— Ne faites pas votre mijaurée Akanishi-san~ Je vous ai déjà vue plus nu que cela !

(c) AMIANTE

HEY DARLING, I'M BACK

▽ All of your flaws and all of my flaws, when they have been exhumed, We'll see that we need them to be who we are because without them we'd be doomed. There's a hole in my soul. I can't feel it, can you feel it ?

Sa mine déconfite devait sans doute bien faire rire Kamenashi. Quel cruel déception était-ce ! Il y a cinq ans, il aurait sauté de joie a ce concours de circonstance. Aujourd'hui, il ne pouvait que maudire sa vie et le destin qui s'acharnait contre lui. Qu'avait-il fait pour mériter cela ? C'était dur de revoir le Tougou, très dur, trop dur. Il avait changé. Et pas sur que ça lui plaisait beaucoup... Trop aguicheur, certainement. Dans un sens, il se sentait coupable. Malgré tout ses efforts, il n'avait fait que souiller et pervertir Kazuya. Il avait réussi, n'est ce pas ? A le rendre comme lui.

Que Dieu l'envoie en Enfer pour son crime.

Il accusa le coup silencieusement alors que sa plaie au cœur venait d'être ouverte par ces simples mots, le mettant au supplice. Un sourire douloureux se fit sur les lèvres du brun qui observa l'autre jeune homme, l'air assombri.

— Il y a cinq ans, ce fut toi qui fut piégé par le destin. Maintenant, c'est mon tour. N'est-ce pas là un merveilleux exemple de la roue tournante ?

Il secoua la tête et fit un léger signe de main tout en murmurant d'oublier ce qu'il venait de dire. Il devenait fou. Il se sentait coupable, tellement coupable de ce qu'il avait fait. Il avait tant fait souffert Kazuya, et cela ne le sautait aux yeux qu'aujourd'hui. Du début, jusqu'à la fin, il n'avait jamais arrêté. Jin l'avait abandonné après cette nuit d'hôtel : il n'avait toléré aucun contact avec celui qui hantait ses rêves, et n'avait jamais pris le temps de s'expliquer. Jamais. Il avait préféré fuir lorsqu'il avait encore la détermination de le faire. Perdre Kamenashi lui avait permis de gagner Tanaka, en quelque sorte. Mais ce sacrifice avait-il valu la peine ? Oui, pensa-t-il au fond de lui. Mais j'aurais du être plus fort.

Car il n'aurai jamais pu avoir Kazuya, mais il aurait du avoir des explications.

Mécaniquement, il s'assit prêt du jeune homme et se perdit dans ses pensée, perdu dans un mutisme profond. Il ne savait pas comment réagir. Devait-il s'excuser ? Pourrait-il lui pardonner ? Il n'en était pas si sur. Tout lui semblait floue, brouillé par des sentiments contradictoires qui lui prenaient les tripes a chaque fois qu'il s'approchait de Kazuya. Même s'il pressentait qu'il s'était transformé, il ne gardait pas moins l'apparence du Kazuya qu'il avait maladroitement aimé. Sa gorge s'assécha. Merde. Pas moyen qu'il lui retombe dans les bras.

Ses sourcils se haussèrent et ses yeux s'agrandirent lorsqu'il vit l'objet de ses pensées sur ses propres genoux. Il crut mourir tant la distance était infime ; ses mains tremblaient presque. Perturbé, il sentit un profond malaise croître en lui. C'était étrange... Tout lui semblait faux, si faux, presque hypocrite de la part de son ex petit-ami. Il l'avait connu tellement sincère, tellement vrai que ce qu'il voyait maintenant le surprenait.

— Tu as changé.. Souffla-t-il.

Ce n'était pas une question, un simple constat. Il voulut le repousser mais le jeune homme était déjà parti, hors d'atteinte. Il enchaînait ses gestes sans que Jin ne puisse en comprendre la portée. Il se retrouva subitement seul, et l'instant d'après, l'autre brun le pressait dans la salle de bain. Il ne vit plus les mains, et encore moins les mots de Kazuya. Ses yeux étaient rivés sur le corps décidément parfait de son ex amant. Rappelez lui pourquoi l'avait-il lâché ? Ah, oui, il en aimait un autre. Kamenashi était plus beau qu'avant, songea-t-il avec surprise. Il connaissait la tragédie avec Koki, mais il se surprenait a penser qu'il avait été idiot d'abandonner un tel spécimen.

Son cerveau finit par lui donner l'alerte que quelque chose ne tournait pas rond, et il compris alors ce qui était en train de se passer lorsque ses yeux virent les mains du jeune homme sur sa ceinture. L'Akanishi n'avait déjà plus sa chemise.
Ses mains se fermèrent sur celles de Kazuya et, puissantes, le obligèrent a se décaler de son pantalon. Premier danger écarté. Jin se pencha alors vers son interlocuteur jusqu'à ce qu'il puisse sentir son souffle se mêler au sien. Il l'effleura simplement et lentement se glissa contre lui pour coller leur peaux puis fit retentir sa voix grave dans la pièce.

— Je ne sais pas à quoi tu joues, mais sache que je ne veux pas y jouer. Sérieusement, Kazu'... J'ai l'impression d'être devant un séducteur de première qui pense pouvoir se mettre tout le monde dans son lit, trancha-t-il d'une voix cassante.

Voila, c'était cet impression qui lui laissait un goût amer dans la bouche. Il soupira et sa voix se fit plus douce alors qu'il reculait prudemment. Son cœur battait trop vite, putain.

— J'ai fais une croix sur toi dans cet ascenseur, du moins, je l'ai voulu. Je suis désolé de m'être enfui sans dire un mot, mais je.. Je ne pouvais pas faire autrement, avoua-t-il dans un pincement de lèvres. Je suis désolé de t'avoir fait du mal a l'université. J'ai été con. Pardon.

Il ne lui avouait pas tout, mais il pouvait s'excuser pour ce qu'il avait fait. Il baissa le buste devant Kazuya. Oui, Jin avait muri et admettait ses erreurs passées. Et il n'avait aucune envie de refaire la même qu'il y a cinq ans...

Tomber amoureux de Kazuya Kamenashi.

Il se releva lentement et planta ses yeux l'espace d'un instant dans ceux du brun, frissonnant. Il le hâta alors de partir et se déshabilla lorsque l'ancien Tougou fut a l'extérieur de la salle de bain. Nouant sa serviette autour de sa taille, Jin s'observa un instant dans la glace, les mains posées sur le rebord du lavabo. Il constata avec surprise que ses mains tremblaient et ses jambes semblaient prêt a le lâcher. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas ressenti une émotion aussi vive... Ce n'était pas bon, vraiment pas bon. Il n'était pas sensé réagir aussi fortement au contact de son ex ! Il devait être indifférent. Nerveux, il ne put s'empêcher de prendre son téléphone et d'envoyer un message a Ryo. Il devait le dire a quelqu'un.

Après ça, il fourra son portable dans la poche de son pantalon a présent a terre et entra dans la chambre. Sans sourire, il tendit pourtant la main a Kazuya : c'était une invitation pour lui prendre la main, certes, mais elle promettait aussi d'autres choses qu'ils pourraient bien découvrir plus tard.

— On y va, à ses sources chaudes ?

(c) AMIANTE

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▽ Depuis le début tu étais un voleur tu as volé mon cœur. Et moi ta victime consentante, je t'ai laissé voir les parties de moi qui n'étaient pas toutes si jolies. Et par chaque toucher tu les as réparées maintenant que tu as parlé dans ton sommeil

Il chantonnait presque sa victoire face à un Jin si vulnérable lorsque, soudain, ce dernier se hâta d’attraper furtivement les mains de Kazuya et de les lui enlever de sa ceinture. Quoi ? Une contre-attaque ? Il arqua subitement un sourcil apercevant l’autre se pencher vers lui plaquant son souffle au sien. A quoi jouait le roi, à l’instant alors qu’il venait tout bonnement de repousser ses gestes ? Ne comprenant pas vraiment son raisonnement, il laissa quand même faire Akanishi qui le força à venir se coller contre lui. Et là c’était quoi au juste ?! Le cœur de Kazuya s’actionna à un rythme effréné tandis que Jin avoua qu’il pensait se retrouver avec « un séducteur de première qui pense pouvoir se mettre tout le monde dans son lit ». Pardon ?! Kazuya s’offusqua de cette fausse réalité et se prépara à rétorquer sévèrement néanmoins Jin sembla comprendre qu’il était inutile de lier affection avec torture orale. Dans un long soupir, il écouta les paroles d’Akanishi et rien ne lui plaisait. Etrangement, il en était même affecté. Il fallait dire aussi que c’était son tout premier petit-ami dans à la faculté et qu’aussi il avait dû traverser bien des étapes avant de comprendre qu’il était vain de se battre pour quelqu’un qui était lui-même indécis. Eh bien, cette pensée résumait parfaitement ce qu’avait été la vie avec Akanishi Jin, l’ancien roi de la Tokyo University. Cela en était même… Horrible. Un frémissement parcourut son échine avant de partir pour laisser son ancien petit-ami se vêtir d’une serviette autour de la taille.

Pendant ce temps, il fut très occupé à essayer de comprendre les gestes ainsi que les paroles de Jin. Ces révélations n’avaient pas fait qu’effleurer sa curiosité, elles avaient réussi à s’intensifier dans sa tête pour n’en plus finir. Il était impossible de rester stoïque face à cela !

— On y va, à ces sources chaudes ?

Kazuya sursauta en se tournant vers Jin. Il amena en même temps son pouce à ses dents où il y rongea nerveusement l’ongle. Jin le stressait, son attitude le rendait fou d’autant plus que ce regard le perçait à jour. Kazuya venait de perdre totalement ses bonnes résolutions et se voyait totalement pris de cours voir même piégé entre quatre murs. Akanishi était débilement futé. Futé malgré lui-même ! Il pesta vulgairement contre lui avant de ne lui adresser aucun sourire et de partir. Laissant tout de même la porte ouverte afin de laisser le passage à son vis-à-vis, Kamenashi réfléchissait à un autre moyen d’approcher son ex petit-ami. Malgré quelques excuses, il n’allait pas le laisser s’enfuir aussi facilement, ah ça non ! Koki avait eu pas mal de répondant, Jin ne devait pas suivre le même chemin que lui !

Subitement, il se retourna, sourit avec dédain et marcha jusqu’à la source chaude privatisée spécialement pour eux deux. Il y entra sans grande confession en regardant discrètement Jin faire de même. Vivement, il vint jusqu’à lui et se colla à lui en entourant ses bras autour de son cou. Aucune échappatoire possible. Son sourire résidait toujours aux bords de ses lèvres ; il venait tout juste de trouver satisfaction à ses réflexions.

—  Rassure toi Akanishi, depuis la Tokyo University de l’eau a coulé sous les ponts. J’ai réussi, malgré tout ce que tu m’as fait subir, me relever. Je ne te hais pas, mais je ne t’aime pas non plus. Je ne cherche pas non plus à me venger sois en sûr. J’ai un copain et il me satisfait amplement alors je ne suis pas un « séducteur » comme tu dis, mes agissements te font juste penser cela. Enuméra-t-il en le fixant.

Ses yeux… Il avait oublié tout cet éclat. Seulement il se jura de ne pas fléchir alors il continua ses paroles assassines.

— Mais c’est dommage, je ne me serais pas privé d’une nuit avec toi. Il faut dire que c’était vraiment bien le sexe avec toi. Oublions ça d’accord ? Depuis tu as dû te taper tellement d’autres nanas ou mecs si je n’ai pas réussi à te dégouter de la gente masculine.

Son rire résonna dans la nature des sources chaudes tandis qu’il parcourait de son doigt le torse humide d’Akanishi. Il était vrai que tous les deux avaient vécus pas mal de choses intéressantes. Ils étaient tellement bien ensemble mais leur amour s’essoufflait, il n’arrivait plus à reprendre autant d’éclat que les premiers jours. Ce n’était pas non plus si intense qu’avec Tanaka… Cette pensée le fit à nouveau frémir et il secoua rapidement sa tête voulant s’omettre totalement le visage et le souvenir de cet amant où t’était tellement dur à oublier. Ses yeux étaient descendus à ce torse attractif mais Kazuya s’obligea à relever les yeux dans les siens et à presque s’y noyer.

— Avoue que tu es quand même heureux de me voir, Jin ? Demanda-t-il glissant sa main à sa nuque où il la caressa quelques temps avant de remonter dans ses cheveux et d’y jouer un moment, Avoue aussi que dans ce love hotel tu avais eu envie de moi, depuis le début tu as essayé, n’est-ce pas ? Et après tu me dis séducteur… Mais t’es pas mieux Jin.

Dit-il dans un doux rire avant d’approcher à une infime distance partageant son souffle avec lui.

— Moi je t’avoue que je suis content de te voir ici, Jin.

(c) AMIANTE

HEY DARLING, I'M BACK

▽ Qu'est-ce qu'il faut que je fasse, pour que tu te sortes les doigts du cul ? Pour que t'enlèves cette merde que t'as dans les yeux ? T'as tout ! T'as toutes les cartes en main, t'as tout, t'es beaucoup trop beau enfoiré ! Tu me brûles ! Tu me brûles trop !

Des traces de nervosité transparaissaient dans la gestuel de Kazuya.  Ainsi, Il ne fut pas tant surpris que ça, lorsqu'il le vit s'éloigner avec mécontentement. Un soupir s'échappa pourtant de ses lèvres, alors qu'il laissait tomber son bras le long de son buste. A quoi pensait-il ? Il n'avait pas été franc avec le Tougou. Il avait fui comme un lâche la confrontation, et redoutait, dans un sens, encore le regard de l'étudiant. Devait-il s'expliquer ? Oui, la question ne se posait même pas. Mais... Comment faire ? Jin n'avait aucune idée de quoi dire. Par quoi commencer ? Que dévoiler ? Et Kamenashi, avait-il vraiment envie de les entendre, ses fameuses explications ? Il n'en savait strictement rien. Le brun avait le don de le chambouler et lui faire perdre tout ses moyens. C'était d'ailleurs, une des raisons pour lesquelles il l'avait quitté sans un mot.

Le Directeur se glissa lentement a l'intérieur de la source avec un plaisir non dissimulé. Cela lui permettait de détendre ses muscles ainsi que son cœur qui semblait décidé a courir un marathon. Il espérait simplement qu'il ne délirerait pas a cause de la chaleur - il en avait vu, des amis dans ce cas-la, et ce n'était pas beau a voir !

Mais ce fut contre tout attente Kazuya lui-même qui s'approcha aussi soudainement contre Jin. Le pauvre ne su pas quoi faire et se contenta de rester immobile, tétanisé et choqué. Son masque lui même semblait se fissurer et laissait traverser son air déboussolé. Devant les paroles assassines, il restait cloué sur place, hébété. C'était.. Improbable. Ça faisait mal, aussi.

— Arrête, murmura-t-il. Arrête... ARRÊTE ! Finit-il par hurler, un éclat de douleur s'échappant de sa gorge.

Presque brutalement, il poussa le jeune homme comme s'il était brulé par son simple contact. Un pli amer se forma sur ses lèvres, les yeux emplis de colère, de tristesse et de douleur.

— Tu dis que tu ne veux pas te venger, mais que fais-tu là ? Tu es un menteur. Si ton petit-ami te satisfaisait, tu ne minauderais pas devant moi, je me trompe ? Susurra-t-il, moqueur. Je ne suis pas un jouet, Kamenashi. J'ai... peut-être encore de l'attirance pour toi, mais je ne m'abaisserais pas à ça.

Kazuya avait changé, oui. En mal. Il ne reconnaissait plus le Kazuya qu'il avait trouvé tant adorable, toujours a sourire, avec sa fragilité désarmante, son attendrissant besoin de rendre les gens heureux, en quelque sorte.
Jin refusait clairement d'être celui dont on se jouait. S'il voulait le faire souffrir, il avait en tous cas réussi. L'ancien Roi ressassait a nouveau les événements d'il y a cinq ans. Il avait fait du mal, tellement de mal a Kazuya, autant qu'a Koki d'ailleurs. Il avait fait un geste désespéré pour retrouver le Tougou, sans succès. A cet époque, le brun aimait follement Tanaka. Ça avait d'ailleurs briser le Karuta. Il se surprenait a penser a ce fameux petit-ami. Lui aussi, il allait souffrir. Car au fond, Jin l'avait compris : Koki sans Kazuya, Kazuya sans Koki, ce n'était pas possible. Le Joker s'était terré dans une fausse apparence joyeuse depuis qu'il avait quitté Kamenashi alors que son cœur mourrait a petit feu de cette séparation.

Jin croisa ses bras et imposa une distance à l'objet de sa hantise.

— Ne me compares pas a ce que j'étais avant, ça serait une grossière erreur. Oui, ce jour-là, j'ai voulu te récupérer. Oui, j'essayais de te séduire ; je n'arrivait pas a t'oublier. Je refusais, par aveuglement, de te laisser tranquille avec Koki, de te permettre d'être heureux avec lui, de te permettre de m'oublier, déclara-t-il d'une voix agacée mais teintée de tristesse. Dans l'ascenseur, tu as été trop gentil. Encore une fois, tu t'étais préoccupé de moi alors que je t'avais fais du mal. Je me suis dis : "Merde, je ne veux pas le quitter."

Et merde, oui, pourquoi lui racontait-il ses états d'âmes ? Il devait clairement s'en contrecarrer. Mais ça faisait si longtemps que ça lui pesait sur le cœur, si longtemps que Jin rêvait de se faire comprendre par Son ex petit ami...

Il poussa un soupir et baissa la tête, refusant de s'approcher de l'autre homme.

— Peut-être que ça te soulagera, peut-être que tu te moqueras, peu importe : je n'ai pas eu de relation sérieuse après toi.

Vu l'état de déchéance qu'il avait eu a la sortie de leur relation plutôt explosive, il n'était pas prêt de recommencer. Plus jamais il n'exposerai son cœur a de telles blessures. Ça faisait trop mal, tout simplement.

— Alors, que veux-tu ? Me séduire ? Me briser ? Rire aux dépends de tes ex te procure tant de plaisir que ça ? souffla-t-il.

Le Directeur poussa une longue expiration et plongea son visage dans la source pendant quelques instants, avant de remonter à la surface et passer lentement sa main dans ses cheveux à présent mouillés. Ses yeux remontèrent le long du torse de son bourreau, et se noyèrent lentement dans le regard de ce dernier. La salive de sa gorge s'assécha et il déglutit avec difficulté.

Il était trop beau, cet enfoiré. Trop bon, trop con, comme on disait.

(c) AMIANTE

COME ON, STRIKE A POSE

▽ Je lâchais prise sur les choses, j'abandonnais, je ne me battais plus et je ne faisais qu'encaisser les coups, en espérant un jour qu'on m'assène le coup final. L'écriture m'échappait, y compris l'écriture de ma propre vie, pleine de ratures, de pattes de mouches et de feuilles déchirées.

Kazuya entendait Jin démonter sa vie lentement. Quelques excuses par-ci par-là et maintenant c’était Kamenashi à blâmer et Akanishi la victime. Le pauvre clamait ses états d’âmes tandis que Kazuya restait impartial face à quelques petits piques lancés aveuglément vers lui. Eh bien, si un jour on lui avait dit qu’il allait payer pour vouloir se venger sur sa naïveté, jamais il n’aurait mis les pieds sur ces sources chaudes. Il aurait dû rester auprès de Toru et se plaindre encore une fois ou bien rire avec lui de tout et n’importe quoi. Mais voilà que la sentence s’acheva enfin et Kazuya pu souffle une fois de plus en le regardant plonger dans l’eau et revenir à la surface quelques secondes après.

— Alors ça y’est ? Tu as finis de geindre ? Grogna-t-il soupirant vivement, a t’entendre je suis un parfait mercenaire et non je n’ai pas envie de rire ou enfoncer le couteau dans la plaie. Au moins ça me permet de voir que finalement tu as un cœur.

Assez. Il en avait assez que Koki et maintenant Jin ripostent au changement radical de l’ancien Tougou, l’ancienne bonne poire des deux. Rapidement il sortit de l’eau, secoua sa tête assez violemment pour pouvoir mieux se sécher les cheveux. Un geste furtif, sa tête s’inclina en arrière afin de dégager ses cheveux de son visage et il regarda Akanishi. Oui, lui aussi il avait changé seulement. Savoir en bien ou en mal … Telle était la question.

— Mais je vois que tu ne comprends toujours rien, Jin. Pourquoi t’acceptes pas que je te traite comme un jouet hein ? Comme tu m’as fait avant. Je n’accepte pas tes excuses Jin, j’accepte rien mise à part que tu souffres comme tu m’as fait et crois-moi que je vais pas lésiner sur tout ce que tu me dois.

S’emportant totalement dans ses propos, Kazuya ne remarqua même pas qu’il avait les poings et les dents serrés les faisant presque saigner. Il avait une haine profonde contre lui cependant il n’arrivait tout de même pas à le cerner, voir s’ils pourraient un jour retourner ensemble, être de vrais amis et rire de leur petite gueguerre infantile.

— Maintenant si tu veux te casser vas-y j’te retiens pas. Toi et Koki vous êtes pas mieux, vous devriez même vous foutre ensemble tiens ! Râla-t-il en le foudroyant du regard.

Après ses paroles, Kazuya tourna les talons et partit dans la chambre se changer. Un long soupire accompagna ses gestes repensant aux paroles de Jin. Il avait été le seul à le blesser aussi profondément avec ses paroles dévastatrices. Comment faisait-il cela ? Son cœur se serra et alors qu’il voulut se retourner afin de crier à Jin, il fit tomber son téléphone où la coque s’ouvrit violemment. Surpris, Kazuya s’agenouilla et ramassa les débris pestant contre sa maladresse. Alors que ses doigts parcoururent le sol à la recherche de quelques éclats, il vaqua ses yeux sur une photo qui était tombée entre sa coque et son téléphone. Ainsi donc il en avait même oublié qu’il faisait souvent cela.

Dans un doux rire, Kazuya ramassa le papier et s’aperçut qu’il avait pris en photo Akanishi Jin. Inspectant le polaroïd il se souvenait très bien quel jour et à quel moment il l’avait photographié. Voir son visage apaisé quand il dormait faisait toujours autant chavirer l’ancien Tougou. Subitement, il sursauta relevant son regard vers la personne de la photo faire apparition à l’embrasure de la porte. Doucement il posa la photo sur le lit et indexa cette dernier à son interlocuteur mouillé et de plus en plus sexy.

— Tu vois que je suis pas totalement méchant et que je garde des photos de toi qui dors. Dit-il en souriant tendrement alors qu’il se revoyait prendre son appareil et le photographier, Oui je faisais souvent le paparazzi quand tu ne me regardais pas alors je dois avoir des tas de photos de toi quelques parts.

(c) AMIANTE

I MISS YOU, YOU MISS ME ?

▽ Et même si je sais que je suis loin d’être parfait. Si tu veux, qu’on s’lance, qu’on essais, moi j’pense que ça peut donner quelque chose de beau. Parce qu'à prêt tout on sait jamais. Et même si tu vois que je n’suis pas quelqu’un pour toi, si le soir quand ça va pas, que t’es triste, qui a quoi qu’ce soit... Fais moi signe, je bouge pas. J’te promets. Je serai là.

Cet étrange mélange de crainte, de nervosité et d'affection menaçait de le submerger. Pris entre ses griffes, il formait un étau contre sa gorge qui le fit déglutir difficilement. Incapable de savoir quoi dire ou quoi faire, son regard restait rivé sur son ex petit-ami, ses démons reflétés dans la lueur vacillante de ses yeux. Les souvenirs affluaient dans son esprit, détruisant ce faux semblant de vie qu'il avait tenté de construire après la tempête qu'il avait essuyé. Il se souvenait de ses larmes de faiblesse, de son cœur mourant, de sa voix étouffée, de ses tremblements incontrôlés.  De la douleur, surtout, la douleur si forte qu'elle lui avait donné envie de cesser de respirer. Disparaître de ce monde pour en découvrir un autre plus doux, plus tranquille, où il était plus facile d'y mener son existence, tout simplement. Le monde noir. Pourquoi avait-il subi ça ? Pour l'illusion de l'amour, pour l'illusion d'aimer et d'être aimé en retour.

Une bouffée de colère monta en lui, mais la tristesse et les remords surplombaient, engloutissaient son âme sous sa noirceur passé. Les conséquences de ses actes lui revenaient encore en pleine figure. Il lui avait fait du mal, tant de mal... Kazuya criait ; Jin croyait le voir pleurer.

Cette période noire où il avait joué avec les sentiments de Kamenashi, où il avait été un beau salaud. Il n'arrivait même pas à expliquer ce qui avait bien pu se passer dans son cerveau. Toutes ces conneries, toutes ces paroles horribles, ces gestes purement égoïstes... Non, vraiment, il ne comprenais pas. Il avait l'impression de ne pas avoir été lui-même. Comme si une personne profondément mauvaise avait pris sa place, sans lui laisser le choix.

Il le vit s'éloigner, un haut de cœur. Dégoûté de lui-même. Un sourire amer fleurit sur ses lèvres. Kazuya avait tord : Koki était mille fois plus respectueux et fidèle que lui. Il avait toujours voulu protéger et aimer son petit-ami, alors que Jin n'avait réussi qu'à lui faire du mal.

Le brun soupira et se décida à sortir quelques instants après l'ancien Tougou. Il allait encore lui courir après, et il espérait qu'ils allaient pouvoir avancer. Il n'avait pas envie de rester dans ce climat-là, c'était bien trop désagréable.

Il attrapa la serviette et l'enroula autour de la taille, puis se glissa silencieusement dans leur chambre. Accoudé au montant de la porte, son cœur rata un battement au magnifique sourire qui s'affichait sur le visage de son ex petit-ami. Il passa nerveusement sa main dans sa chevelure mouillée, avant de s'approcher curieusement du lit. 

La photo l'étourdit, l'embrasa et le brûla. Kazuya avait du profiter de son sommeil pour le photographier à son insu. Jin avait l'air presque sage, tel un enfant innocemment tombé dans les bras de Morphée. Et qu'était-il, maintenant ?

Il n'en savait strictement rien.

— Kazuya... souffla-t-il, la tête baissée.

Le poids des remords pesait sur ses épaules, mais le souvenir de ces quelques moments de tendresse qu'ils avaient pu partagés lui permettait d'avancer jusqu'au Kamenashi. Brusquement, il le tira contre son torse nu et avec une infinie douceur, l'entoura de ses bras. L'odeur de Kazuya, la douceur de sa peau, le chatouillement de ses cheveux bruns... Jin eu la certitude d'entendre son cœur battre pour la première fois depuis cinq ans.

Autant dire qu'il était mal parti s'il voulait oublier Kazuya Kamenashi.

— Je n'ai pas voulu dire ça. Tu es quelqu'un d'infiniment gentil. Tu as bon coeur, tu es généreux ; tu veux aider ceux qui sont dans le besoin. Tu dégages tant d'amour qu'on ne peut que t'aimer... murmura-t-il, un tendre sourire aux lèvres. C'est peut-être ça, le problème. Je n'ai pas le droit de t'aimer, pour milles et une raisons. Et pourtant, j'ai presque envie de dire au revoir à mes résolutions.

L'amour ne lui faisait pas tant peur que ça : c'était en la personne de Kazuya qu'il voyait une menace. Cet homme l'hypnotisait, l'attirait, le fascinait. Mais trop de larmes avaient coulé, trop de souffrance avait été ressenti. Il ne fallait plus retourner en arrière.

— Mais tu me détestes, n'est-ce pas ? avoua-t-il, une pointe de douleur ressentie dans sa voix. Je t'ai fais du mal. Je le répète, parce que je veux que tu saches que j'en ai conscience. Je sais que j'ai été le pire de tous, que je t'ai brisé, que je t'ai souillé. Alors..

Il prit une grande inspiration et recula de quelques pas, l'air rédempteur, la tête légèrement baissée.

— J'accepterai ta condamnation. J'accepterai tout, répliqua-t-il, mais pas d'être ton jouet. Tu n'y éprouveras de toute façon aucun plaisir. Tu n'es pas un monstre.

« Pas comme moi. » pensa-t-il en son for intérieur. C'était triste et particulièrement difficilement a dire, mais il fallait être un monstre pour le faire.

Il n'était pas prêt d'exorciser ses démons. Ceux-là, tapis dans les ombres, n'attendait que le moment où Jin faiblirait pour le corrompre et l'envoyer droit à sa propre perte.

Qui sauvera donc son âme ?

(c) AMIANTE

ALL THAT HE WROTE

▽ Tu t'demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint mais tu es l'un et l'autre et tellement de choses encore. Tu es infiniment nombreux. Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche et tous les autres ensemble. Trompe-toi, sois imprudent, tout n'est pas fragile. N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré, parce que tu es en vie, parce que le plus important n'est pas ce que tu es mais ce que tu as choisi d'être.

Et puis il se laissa tomber dans ses bras écoutant les paroles monotones d’Akanishi. Et puis il ferma les yeux. Et puis il apprécia les dires rassurants de son ancien roi. Il avait eu l’étoffe, la dignité et la fierté d’une majesté simplement Kazuya n’avait su compter que sur lui lorsque Jin l’abandonnait pour des affaires plus grandes. Lui aussi était désolé, tellement qu’à force il s’était projeté dans un idyllique. Cela était maintenant plongé dans un temps révolu. Après que Jin se soit décalé de son corps, Kazuya plongea à nouveau son regard dans le sien et soupira entendant ses paroles. Il n’avait pas l’air d’un bourreau et ne voulait pas non plus trancher une sentence ; lui couper la tête serait digne d’une mort de roi seulement… Il n’en était plus et Kazuya ne voyait plus des raisons capables de pointer du doigt un coupable. Une décision s’en remettait donc à lui. Alors il ouvra la bouche et baissa les yeux.

— Je ne suis pas la bonne personne pour te faire cela, trancha-t-il d’un ton las, en fait il n’y a aucune personne. Disons que le temps à fait son œuvre dans notre relation, la vengeance n’est pas à l’honneur et je suis fatigué de tout cela… Toi, Koki et bien plus encore.

Ensuite il hocha la tête comme pour affirmer ses dires avant de réfléchir à ce qui pourrait se passer entre eux à présent. Peut-être rien car, comme il le disait, le temps avait fait son œuvre et il n’avait guère le goût d’une futilité telle que la vengeance pour assouvir à son besoin de reconnaissance ; son besoin de savoir qu’il avait belle et bien changé. Il le savait déjà, il en était à cent pour cent conscient alors tout ce bruit ne faisait rien quant à ces années passées. D’ailleurs il ne devait plus compter, il ne devait plus se dire que c’était mieux avant et que ses relations lui manquaient. Non. Il fallait maintenant avancer et ne plus jamais regarder derrière lui. C’est pour cela qu’il souffla doucement :

— J’m’en fou, Jin.

Fini. Tout était fini et grâce à cette conversation, Kazuya venait de tirer un énorme trait noire à sur son passé qu’il logea minutieusement dans un coin de sa tête. Certes il ne pouvait pas tout oublier, en tout cas son amour avec Jin, néanmoins s’il pouvait garder un semblant de ressourcement auprès de sa mémoire cela serait beaucoup mieux pour avancer. Sans le regarder il s’enferma dans la salle de bain pour s’habiller tranquillement. C’était inutile de se battre contre quelque chose de déjà éteins, de quelques chose finalement finit. Dans un long soupir las, Kazuya revint dans la chambre et le regarda et rit timidement.

— Par contre reste pas planté là tu vas attraper froid et surtout… Je risque d’enlever ta serviette.

Il semblait tout à fait sérieux mais son rire le trahit et Kazuya sourit comme pour lui faire comprendre qu’il plaisantait une nouvelle fois et qu’il était vain d’essayer de le comprendre ne serait-ce qu’un petit peu. Haussant toutefois les épaules, il s’assit sur le lit et alluma la télévision, sa main effleurant la photo toujours posée sur le lit. Un moment il la regardant avant de la prendre et la tendre à Jin.

— Je crois pas que mon copain serait content que je garde une photo d’un de mes ex alors… Tu la veux ? Demanda-t-il en le regardant dans les yeux, tu peux en faire ce que tu veux et disons que … C’est une façon comme une autre de tourner doucement la page.

(c) AMIANTE

All that we wrote

▽ Tu te caches sous ce masque, sous ces faux-semblants, mais ton cœur saigne et ton âme pleure. J'aimerais tant pouvoir t'aider et soulager ta peine... Mais ce n'est pas mon rôle, non ce n'est pas le mien, c'est celui d'un autre. Cet autre qui sera la moitié de ton cœur, qui te permettra de te faire sentir vivant. Je tire ma révérence mais n'oublie jamais que notre histoire n'était pas douleur, mais seulement amour. D'un amour maladroit, mais profond.

Le brisement résonna dans son cœur. C'était fini, pour de bon. Il n'y avait plus d'échappatoires, plus de retours en arrière possibles. La sensation désagréable et soulageant à la fois de se dire « Adieu » : l'apaisement de son âme. Il aurait pu en rire, il aurait pu en pleurer. Il préféra le silence, non celui de la gêne, mais celui du recueillement.

Ses doigts glissèrent presque nerveusement dans sa chevelure brune, surpris de tressautements. Son cœur battait tellement fort qu'il pariait que Kazuya l'entendait d'ici. Jin finit par pousser un soupir et daigna chercher une tenue plus « décente ». Ce n'était pas une bonne idée de rester a demi-nu près de son ex petit-ami.

Une page venait d'être tournée, et Kazuya lui ressortait bien plus... Comment dire ? Lui-même. Nous pouvons changer, nous pouvons devenir mauvais ou bon, mais nous ne changeons jamais notre nature profonde. Et celle de Kamenashi, ce n'était pas la cruauté. Oh, loin de la...

Lorsqu'il revint vers le jeune homme, il prit entre ses doigts la photographie et la contempla quelques instants. Un sourire doux apparut sur son visage, s'attendrissant. Le brun s'assit alors près du Kamenashi et après quelques secondes d'hésitation, Jin finit par glisser sa main dans celle de son ancien amour, repliant les doigts de son vis-a-vis sur la photo.

— Garde-là. Met la dans un tiroir, ressort la dans quelques années et repensent y avec tendresse et non avec colère. Je ne pense pas avoir besoin de concocter un rite étrange et brûler ce dernier souvenir pour tirer un trait sur cette histoire, s'exclama-t-il en riant.

Il ne voulait pas de tout ça. Ses moments passés continuaient de lui être précieux.

— Ah... Soupira-t-il. Je n'ai ni envie d'oublier, ni d'effacer mes souvenirs. Les bons, comme les mauvais, me permettent d'avancer. Refuser, nier, oublier, c'est prendre le risque de refaire les mêmes erreurs. Je veux garder toute mes maladresses en tête, pour ne plus les commettre. Tenter d'être quelqu'un de meilleur. Bref, tu vois le genre, hm ?

Il releva les yeux vers Kazuya, le sourire espiègle, le regard malicieux. L'enfant qu'il était avait tendance a remonter plus facilement, ces temps-ci.

— Mais bon, c'est pas gagné, vu le sale gosse que je suis.

Il éclata a nouveau de rire. La joie. Le soulagement. Libéré, délivré de ce poids sur la conscience. Certains malaises persisteraient, il en va de soi... Mais une trêve venait d'être faite. La fin de la guerre. Une guerre violente de leurs esprits, de leurs sentiments, de leurs cœurs. Une guerre qui allait s'achever avec douceur, presque avec amour.

Kazuya symbolisait une lumière, une lumière trop forte pour qu'il puisse s'en approcher de trop près. Une lumière qui brûlait tant elle rayonnait. Aujourd'hui, cette lumière se faisait happer par les ténèbres, mais elle gardait sa lueur réconfortante qui le séduisait tant.

Il resterait près de cette lumière, mais cette fois-ci, il ferait attention a ses ailes.

— Kazuya... commença-t-il.

Son téléphone eu la bonne idée de sonner à ce moment exact. Un soupir s’échappa de ses lèvres, mais Jin savait déjà qu'il allait répondre. Les responsabilités écrasantes d'une entreprise vous apprenaient à ne pas négliger les détails, même les plus anodins. Il avait déjà spécifier qu'il ne voulait pas de coup de téléphone lors de ses vacances, alors si son téléphone sonnait, c'est qu'il y avait anguille sous roche. Ses doigts glissèrent sur la chevelure de son ancien kōhai dans une furtive caresse, puis attrapèrent l'objet vibrant.

Il s'éclipsa. Il sentait déjà l'odeur amer des vacances écourtées.
Les problèmes pointaient leur nez.
[...] Quelques minutes plus tard, il entra presque en trombe dans la salle : à la vue du brun, Jin fit la première chose qui lui passa par la tête.
Il le serra contre lui.

— J'ai décroché le contrat ! Après six mois de bataille avec cet abruti, c'est moi qui l'a eu ! Je suis le meilleure, putain, c'est trop bon ! s'exclama-t-il, euphorique.

Un contrat, un partenariat, avec une école des plus revêches qu'il n'ai jamais vu. Un autre de ses concurrents avait flairer l'affaire, et Jin avait du longuement bataillé, à force d'arguments, de résultats, de statistiques, de témoignages. Et il avait gagné. Pour un homme dont la réussite était un devoir, c'était un élan de joie qui venait de le prendre.
Il retomba à la réalité lorsqu'il comprit enfin qu'il était dix fois trop proches de Kazuya. Oh, oh... Un malaise s'abattu lorsqu'il croisa les yeux du jeune homme, mais, brave, il resta tout de même là, à se contenter de le serrer contre lui, à sentir une nouvelle fois ce corps qu'il avait tant aimé, et détesté aussi, pour l'avoir rendu fou. Il se sentait... Normal. L'exaltation était présente dans son esprit, mais il n'avait pas spécialement envie de lui sauter dessus comme un animal détraqué. C'était plutôt bon signe, non ?

L'Akanishi se sépara alors de Kazu', et dans un dernier sourire, finit par s'excuser. Il avait sans doute du crispé le jeune homme, et ce n'était pas son envie, loin de là !

— J'ai encore quelque peu du mal à me contrôler, désolé pour cette... Effusion.

(c) AMIANTE